Fiche Matricule
Fiche Matricule 1366 |
J'ai été bien déçu ! J'ai assidûment "pratiqué" cet établissement il y a une vingtaine d'années, et croyez-moi, j'y suis allé très souvent ! J'ai été abasourdi de voir à quel point un organisme administratif était devenu, en 20 ans, à l'époque de l'ordinateur et d'Internet, à l'époque du regroupement et de la rentabilisation des tâches... aussi... terrifiant. Tellement moins... humain; tellement plus contraignant; tellement plus... humainement robotisé. J'avais l'impression d'être dans un film de Jacques Tati. Je me suis un peu cru dans Astérix et les 12 travaux d'Hercule. Bien sûr, ma fiche devait être remplie à nouveau. Pourquoi se refuser le plaisir de refaire (en remplissant une grosse fiche cartonnée du style années 50) ce qu'il suffirait d'actualiser? J'ai été photographié (pourquoi ne pas photocopier ma pièce d'identité, que j'ai présentée?). Il faut expliquer ce que l'on vient faire, de façon extrêmement précise -j'ai ressenti une très désagréable impression d'inquisition. Plus c'est précis, plus il faut remplir de sous-cases... Et pourquoi non plus un autre document pour l'appareil-photo ! Et le vêtement au vestiaire, dans le compartiment réservé. Et aussi une autre fiche cartonnée pour la salle de lecture. Et aussi signer et re-signer à chaque demande, plus aussi demander l'autorisation à chaque photo : "pardon, m'dame, je vais photographier ça... et ça...", etc, etc. Ah oui, interdit d'écrire avec mon stylo, il faut prendre un crayon de bois. J'en oublie sans doute. Je n'ai pas eu besoin d'aller aux toilettes, je n'ai donc pas eu à lever le doigt pour demander "Siou plait, m'dame...". Je voudrais juste dire, heuhhhh.... Elles appartiennent à qui, les archives ? Comment ? Au peuple ? Oui, il me semble, non ? Sincèrement, il y aurait une page de texte à remplir pour tout vous décrire. Je n'ai pas apprécié du tout. Mais je ne veux pas polémiquer, ni "critiquer" sans cesse, ce qui ne fait pas nécessairement avancer le schmilblic. Ils ont leurs raisons pour faire tout ça, je trouve juste qu'ils le font mal, et que ça me fait vraiment pitié de voir tout ce gâchis intellectuel et financier. Il y a juste deux mondes qui se côtoient, car on peut également télécharger des documents depuis son domicile sur le site des archives.... via Internet. Je l'ai d'ailleurs fait avant de venir, ce qui m'a fait gagner un peu de temps, car je suis arrivé avec les bonnes références, c'est déjà ça. Passons aux choses sérieuse. Il m'a ensuite suffi d'attendre 10 minutes pour recevoir, successivement, chacun des trois gros livres. Quelle émotion, comme toujours, lorsque je tourne les pages d'un document ancien, et que j'approche de la page convoitée.... C'est classé par numéro de matricule. 1362, 1363.... Je marque un temps d'arrêt. Je sais que je vais découvrir des pans cachés de la vie de mon grand-père, et j'ai le coeur qui bat un peu plus fort. 1366. Ouahhh ! Une grande page complètement remplie d'une écriture fine. Tellement remplie qu'un papier supplémentaire a été collé sur la page, recouvrant en partie une portion. Je fais donc plusieurs photos, pour être certain de tout enregistrer et de ne pas avoir besoin de revenir. De retour à la maison, je n'ai plus qu'à recoller les morceaux. Facile, et j'aime ça. Et voilà le résultat. Un assemblage hétéroclite, mais tout y est, et c'est bien là l'essentiel.
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Retraçons donc son parcours militaire. Tiens, au passage, il a perdu un centimètre entre sa taille sur le livret militaire et ici... Détail des services et mutations diverses. Inscrit sous le n° 10 de la liste cantonnale de Saint Gilles s/Vie.
Certificat de bonne conduite accordé
Affecté au régiment d'Infanterie de La Rochelle. Arrivé au corps le 3 août 1914
Séjours dans les hôpitaux Aux armées le 5 août 1914.
Citations Cité à l'ordre du Régiment n° 268 (277è Infanterie) du 16 Mai 1918 : Décorations Croix de guerre : Etoile de bronze.
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