La réception. Je suis en
avance, il est 9h45 à ma montre, 8h45 au Portugal, et ça
n'ouvre qu'à 9 heures (10h)...
L'entrée, ou plutôt la sortie du camping.
C'est joli. J'adore le "adeus" portugais, c'est joli et chantant.
Je suis en pleine forme; le temps
est absolument splendide, comme d'habitude. De ce côté aussi,
je suis verni.
Je roule depuis 10 km, et j'ai déjà envie de voir la mer.
Comme souvent, il n'y a pas de route côtière, et je suis
donc à nouveau contraint de faire des allers-retours (eh oui) vers
l'océan si je veux le voir. Et je suis venu pour le voir, alors!
Luz,
jolie petite ville balnéaire, qui "sent bon" l'atmosphère
d'un matin de vacances. Les restaurants s'éveillent, des employés
sont en train de balayer et de préparer pour le midi, les touristes
"lève-tôt" sont avec un journal à la main,
ou avec un chien en laisse sur la plage, les volets comment à s'ouvrir.
J'aime beaucoup cette ambiance du matin.
Et de plus, j'aime beaucoup y assister en "passant", en "itinérant":
je ne suis pas sédentaire, je voyage, je ne fais que passer. J'assiste
à des instants de vie, et c'est ce qui me plait. Par contre, les
touristes que je vois sont dans la très grande majorité des
étrangers, et particulièrement des anglais et des allemands.
Ce sont également le plus souvent des retraités. On sent très
bien qu'ils ont de l'argent; de plus, ils ne sont pas très souriants,
bien au contraire, à la limite de la politesse. C'est une petite
déception, mais en réfléchissant bien, ça ne
m'étonne pas trop!
Assez philosophé. Retour vers la route principale - en retrait
de la côte... - en direction de Lagos. Un peu avant d'y arriver, je
bifurque plein sud pour aller à la pointe de la petite péninsule
escarpée protégeant la baie de Lagos. C'est la "Ponta
da Piedade", promontoire de rochers de teinte orangée, roche
friable continuellement "rabotée" par la fureur de l'océan,
et formant des grottes, des mini-fjords, des mini-labyrinthes, des ponts
naturels, des arches. La nature sait aussi être architecte... Des
barques sont là, prêtes à vous emmener faire le tour
de ces curiosités géologiques. Je me contente de faire un
tour à pied, avec l'appareil photo: de cette façon, vous n'aurez
pas tout perdu. J'ai du mal à rendre en photo la beauté particulière
de ce site, mais c'est vraiment très joli!
Le phare de la Ponta da Piedade. Complètement
fermé et donc d'accès interdit, je me contente de la contourner.
Le royaume des oiseaux: vous les voyez, partout, sur
ce gros rocher, utilisant chaque anfractuosité de la roche.
Ils sont aussi autour du bâteau, comme vous pouvez le constater.
L'érosion est considérable. Quelques belles
photos sont à voir ici.
Les autochtones se font un peu d'argent en promenant
les touristes dans le dédale des formations rocheuses.
La ville que vous voyez en face, près de la falaise,
c'est Luz, ou j'étais tout-à-l'heure.
Le phare, vu depuis la côte. Belles photos ici
aussi.
Je file vers Lagos, et je tombe sur encore sur une nouvelle
plage de rêve. Quelle merveille! Regardez...
Eaux transparentes, voiliers au large, beau sable, superbes
rochers aux formes tourmentées... La praia de Dona Ana.
En face, de l'autre côté de cette immense
baie, Portimao.
Ne pas se laisser coincer ici à marée
haute, parce que pour en sortir...?
Pas facile en contre-jour... Admirez la transparence
de l'eau, et la beauté du site!
Egypte? Eh bien non, c'est toujours le Portugal!
C'est toujours Lagos. Là, c'est la baie et son
immense plage.
Je ne voudrais pas circuler ici en voiture! Avec le
scooter, c'est "cool"... - Encore penchée....
Je contourne la ville; voici le port de plaisance. En
fait, je ne fais que passer, mais le peu que je vois est très agréable.
Voilà, j'ai fait le tour. Je suis sur la grande
plage. Au fond, la pointe déchiquetée de la Piedade, ci-dessous
au zoom.
Préparation pour quelques heures de bronzage.
Son nom: Meia praia
Les amoureux de la baignade et des heures allongé
au soleil, venez à Lagos...
Partout, des passages sont aménagés pour
ne pas piétiner les plantes, et peut-être aussi pour faciliter
la marche...
Voilà. Au revoir, Lagos. Anecdote: cette ville
a eu le "privilège" de créer le premier marché
d'esclaves d'Europe!
La rivière "Arade" près de son
embouchure à Portimao, que l'on voit au fond, et que je contourne
par la N125.
Je continue sur la N125, mais je commence à avoir faim et à
avoir envie de revoir la mer. J'ai envie de manger un bon sandwich avec
une bonne boisson rafraichissante assis face au spectacle toujours vivant
de la mer.
C'est comme ça que j'arrive dans cette splendide crique de Carvoeiro.
C'est merveilleux, et je reste ici sur cette terrasse naturelle à
admirer le paysage.
Vue vers l'Ouest, la côte de ce matin; je vous
rappelle que je roule maintenant vers l'Est.
C'était délicieux. Je me suis bien rassasié. Allez,
une petite dernière, et je fonce vers l'Est.
J'essaye de longer la côte, une route a l'air de le faire. En
fait, cette route me conduit dans un village complètement privé,
et il ne me reste plus qu'à faire demi-tour!
Et il est 13h20, et je n'ai parcouru que 65 km depuis ce matin... Une
misère, et le scooter réclame sa dose de route, comme tous
les jours. Impossible de lui céder sur ce point, il s'emballe, il
accélère quand je ne veux pas, il est de plus en plus nerveux,
il faut que je le nourrisse en le faisant rouler, c'est la seule solution.
Je déploie ma carte pas très précise, et je constate
que l'autoroute longe la côte en retrait de la N125, un peu plus au
Nord. Mais sans rallonge par rapport à ma direction initiale. Donc
c'est décidé, je prends l'autoroute et je vais ainsi dépasser
la grande ville de Faro, la plus au Sud du Portugal. Je quitte l'autoroute
à hauteur du "Parque Natural da Ria Formosa", immense zone
humide de lagunes, de rias, de sables; dommage, je prends une sortie trop
tard, ce qui m'oblique à retourner sur mes pas pour rejoindre la
N125. Il est 14h50, j'ai fait 100 bornes, c'est génial. Et le Piaggio
est heureux.
V.R.S.to signifie Villa Real de San ... - vraie ville
de Saint ... -. Ces maisons sont typiques, mais ça penche encore... Je suis sur la N125, quelques km avant d'arriver
à Fuzeta, le royaume de l'eau, dans le parc
naturel de Formosa.
Fuzeta. Une immense bande
de sable séparent les canaux, la ria, les plages,
avant le large!
Etrange bâtiment: ponton d'accostage pour les
bâteaux, ponton de pêche? En tout cas, ça ne gêne
pas pour bronzer!
Bâteau de promenade dans les estuaires.
Faute de temps, je ne peux pas, mais la prochaine fois, c'est sûr!
Au Portugal, il y a toujours un pêcheur au bord
de l'eau, et un parasol, et une chaise-longue...
En plein travail... Mais c'est vrai qu'il y a du
boulot...
Tavira,
sur le Rio Gilão. Quai magnifique, avec de vieilles maisons colorées.
J'aime beaucoup.
Cabanas
de Tavira, peu après Tavira. Je la trouve superbe: coup de
frein, clic-clac, dans la boîte! Super.
Cabanas-ville est sur la N125. Je quitte la nationale
pour aller jusque sur la côte, à Cabanas-praias.
Je croyais voir l'océan, mais non. En fait, je
suis toujours dans le parc naturel de la Ria
Formosa, donc dans la lagune!
Cacela Velha. J'y arrive par hasard. Je cherchais la mer, comme souvent.
Et soudain, la voici, belle, immense.
Là, je vois enfin cette bande de sable qui sépare l'océan
de la lagune de Formosa. Il y a là une brèche.
Ce minuscule village, entre Cabanas de Tavira et Vila Nova de Cacela,
est un vieux village de pêcheurs.
Perché sur une falaise rocheuse, il possède une église
avec une fine porte datant de la Renaissance, ainsi qu'un vieux fort
datant de 1143. C'est un des villages les mieux préservés
de l'Algarve, éclatant de blancheur et... de calme.
Il n'y a pas un chat. Je suis seul. Le silence, une fois le scooter
éteint, est énorme. C'est un lieu de méditation.
Chuuuut.
Il y a tellement de lumière, et c'est tellement
blanc... Eclatant.
Manta Rota. A partir de maintenant, il n'y a plus
de lagune, et jusqu'à Villa Real de Santo Antonio, ce n'est qu'une
immense plage de sable. Malheureusement, les constructions arrivent, les
immeubles pour touristes sortent de terre -oh pardon, du sable!- et le charme
naturel est rompu. J'ai bien peur que d'ici 10 ans, ce littoral ne subisse
un assaut totalement incontrôlé d'une urbanisation sans borne.
Rien que sur Internet, tapez ces deux mots, et vous verrez la multitude
de sites allemands prêts à tout pour vous extorquer une à
plusieurs semaines de location! Affreux.
La même plage, un peu plus loin. Ce n'est pas
encore le tourisme industriel, mais il arrive, juste derrière moi...
Voilà. Toutes les maisons sont pareilles. Ce
sera comme cela sur des km et des km dans les années à venir...
Une antiquité. Tout ça est en train de
disparaître. Il y a encore des terrains vagues, mais plus pour longtemps!
Voilà les terrains vagues. Moi, ça me
plait beaucoup. Mais les bulldozers vont bientôt venir, très
bientôt. Dommage!
Et j'arrive à Vila
Real de Santo Antonio.
Je tourne en rond dans la ville, essayant de me repérer; il y règne
une activité intense. Mais je ne vous ai pas dit pourquoi. Eh bien,
tout simplement parce que cette ville, bâtie sur le Rio Guardiana,
est une ville frontière!
Le Rio sert de frontière entre le Portugal et l'Espagne.
J'en ai donc déjà terminé avec le Portugal. Merveilleux
pays, que je viens de découvrir. Je reviendrai, c'est sûr.
En attendant, je cherche le terrain de camping. Il y en a un, et je
tiens à camper au Portugal une dernière fois.
Demain, je rentre en Espagne.
Enfin le voilà. Ce n'est pas un terrain de camping, c'est carrément
une ville dans la ville. Il est énorme. Et plein.
Il y a là une énorme activité. Ce n'est pas terrible,
les emplacements ne sont quasiment pas délimités, c'est
du sable très sale, plein de poussière! Je ne sais pas
comment je fais tenir mes piquets là-dedans. Et c'est la même
chose pour la béquille centrale du Piaggio, j'ai du mal à
la caler, et j'aime bien être juste à côté
de lui; j'y tiens, moi, à ce scooter!
Mais ce camping a un avantage: il est ouvert toute l'année.
19 heures. Tout baigne, je suis bien installé.
Quelle belle journée encore aujourd'hui.
Décidément, ce voyage est merveilleux.
Bilan quotidien: 223 km, 162 photos. 100 km d'autoroute
ont fait baisser ma moyenne photographique, c'est normal.