De la Vendée à la Corrèze
Vendredi 28 avril 2006 - 1er jour de voyage415 km - 109 photos - 38 sélectionnées pour le site |
Sur la carte ci-dessous, il y a des liens vous permettant d'accéder directement aux photos et au récit attaché à cette région. Dirigez votre souris vers les coins qui vous intéressent, et si la flèche se change en une main, c'est qu'il y a un lien direct. Attendez un petit moment avant de cliquer si vous arrivez juste sur cette page, le temps que les photos se chargent. En attendant un peu, vous pouvez commencer à lire le début, ce qui vous permettra de patienter. Lorsque vous voudrez revenir à la carte, utilisez la flèche "précédent" de votre navigateur. Bonne lecture. |
Bon, cette fois, je crois être prêt. Il est 9h30, comme j'avais prévu. Donc tout va bien, pas de précipitation. Dans quelques minutes, je vais quitter ma maison pour 8 semaines. Tout est bien arrimé, le vaisseau flotte normalement, la check-liste a été contrôlée, je pense tout avoir. Allez, JJ, une première photo tel que tu es avant le départ, pour avoir un souvenir de toi, des fois que... JJ, pour ceux qui ne le savent pas, ce sont les intiales de Jolly Jumper, le petit nom de mon scooter, mon fidèle Piaggio x9 125 cm3, qui piaffe d'impatience, je le sais bien. Il m'a déjà conduit une semaine dans l'ascension des grands cols Pyrénéens -ici-, et 4 semaines le long de toutes les côtes de la péninsule Ibérique -là-. Et tout s'était parfaitement bien passé. C'est pourquoi cette fois je mets la barre un peu plus haut. J'ai confiance en lui, il est solide, et surtout, il a de l'expérience, et c'est bien ce qui est le plus important. D'autre part, il peut s'estimer heureux: je l'ai conduit chez le médecin pour lui faire un grand chek-up, ce que je fais avant chaque gros départ. Il est comme neuf. Du moins en ce qui concerne ses chaussures, et tout ce qui doit être fait régulièrement. Par contre, je l'ai un peu chargé... Je pense qu'il a entre 40 et 50 kilos sur le dos, en plus de moi-même -non, je ne vous dirai pas combien, cela ne vous regarde pas, mais ce que je peux dire, c'est que sur ce point, je suis au top-niveau... |
Les sacoches contiennent la nourriture -bouteilles d'eau, pain, casse-croûte, céréales, confiture, café, nutella, etc...-, le matériel de cuisine -réchaud à gaz, couverts, bol, couvercle, etc...-, et les vêtements de protection contre la pluie pour le pilote -c'est moi- tels que surbottes, pantalon, et gants. |
Et c'est parti pour de bon. 9h45. Un grand, un très très grand moment. Je roule tout doucement. Je vois quelques habitants de mon petit village, qui vaquent à leurs occupations quotidiennes, comme si de rien n'était. Normal. Je pars seul, et personne n'assiste à mon départ, tous mes proches étant, à cette heure, soit au travail, soit loin d'ici. Un arrêt à La Mothe-Achard, à 15 km de chez moi, pour faire le plein. Un peu plus tard, je passe tout près de la maison de mon fils et de sa copine, qui, je le sais, ne sont pas là. Je pense très fort à eux, ainsi qu'à mon autre fils et à sa copine, qui sont eux aussi au boulot à Challans et aux Sables d'Olonne. Un peu plus loin, je traverse La Roche-sur-Yon où bosse mon frangin qui a créé le blog de suivi de ce voyage sur ce site; lui aussi, il est en rendez-vous ce matin, et je sais qu'il est inutile de lui dire au-revoir. |
80 km au compteur. Je suis dans le sud-est de la Vendée, tout près du parc régional du Marais Poitevin, à la sortie de Saint-Etienne-de-Brillouet, un peu avant Fontenay-le-Comte où vécut François Rabelais. Juste pour vous montrer un peu de ce paysage que je n'aime pas: la plaine couverte de cultures, l'agriculture intensive qui n'a laissé que quelques arbres le long de cette route sans virage -c'est pour ça que j'ai pris la photo, car à droite comme à gauche, il n'y a PAS UN SEUL ARBRE visible jusqu'à l'horizon, et c'est horrible! |
A midi pile, j'arrive à Niort, où je refais le plein d'essence. 125 km parcourus. C'est ma première grande pause. Et je suis sûr que vous pensez tous que c'est pour manger! Eh bien oui et non. En fait, ma fille, sachant que mon voyage commençait par une descente vers le sud -alors que mon but est la Norvège....- m'a invité à manger. Elle habite en effet à Niort, qui se trouve juste sur ma route. Vous pensez bien que je ne pouvais pas refuser ça: faire un dernier bisou à ma petite-fille de 13 mois! |
La voilà, sur le scooter, avec le "pépé"
tout content. Elle va sûrement changer, au cours des deux mois qui
viennent... |
Je roule sur la D948, direction Limoges, est-sud-est.
Je m'éloigne de mon objectif norvégien, comme prévu.
J'ai en effet décidé de commencer ce grand voyage par un
rassemblement avec les amis scooteristes membres du groupe de discussion
x9 sur internet. J'avais déjà fait une superbe randonnée
avec eux (récit),
et je m'étais inscrit depuis longtemps déjà à
celle-ci. De plus, elle me servira aussi à finaliser le test -grandeur
nature cette fois, après celui-ci-
et me servira de tremplin vers l'inconnu. |
Un peu après Charroux (magnifique petite ville,
mais dans laquelle je ne m'arrête pas, car j'y ai souvent pris des
photos ), je traverse Pressac,
dans la Vienne, et sa belle église du 12ème siècle.
Il fait chaud et lourd, le temps est à l'orage, le ciel est rempli
de nuages gris-foncé. J'aime bien cette atmosphère pour
rouler en scooter, et aussi pour les photos. |
Justement, la Vienne, là voici, à Confolens.
Je vais à pied sur le pont faire quelques photos. Que c'est agréable! |
Et là, c'est une vue vers le nord. On aperçoit le "Pont-Vieux" du XVème siècle. |
Zoom sur le Pont-Vieux dans sa presque totalité. Pour ma part, je dois poursuivre ma route vers l'est, mais il se trouve que je me trompe... Je dois demander mon chemin à un passant et donc faire demi-tour vers la ville, vers la vieille ville... |
qui a l'air très jolie, à l'image de ces vieilles maisons qui ont un petit air d'Alsace. On aperçoit au fond un pêcheur sur le Goire, qui est la rivière formant confluent avec la Vienne, d'où le nom de Confolens d'ailleurs. |
Ici, avec la pente et les pavés, j'ai vraiment failli faire basculer JJ, et je n'en reviens pas encore d'avoir réussi à le retenir. Quand j'y pense, il s'en est fallu de quelques millimètres. Je l'avais mis sur la béquille centrale, et c'est une chose que je vais arrêter de faire, car avec ce chargement, j'ai trop de mal à le redescendre de son perchoir. J'aimerais aller me promener dans la vieille ville, mais je dois poursuivre mon chemin; c'est ainsi quand on se donne des objectifs. Un jour, je ferai un voyage, un long voyage, sans aucun objectif, si ce n'est un but final, mais sans impératif de temps ni de date, ce qui doit être fantastique: juste se laisser aller au gré des envies et des rencontres! |
Je poursuis donc mon chemin, cette fois sur une petite départementale, la D30.'arrive une dizaine de km plus loin à Lesterps que voici, avec son abbaye Saint Pierre de Lesterps en Charente. |
Là non plus, je n'ai pas le temps de visiter; l'imposant bâtiment a bien sûr attiré mon regard et mon appareil photo, mais j'ai continué ma route. Or, je m'aperçois que cette abbaye est chargée d'histoire! |
Quelques km plus loin, à la sortie du petit village de Saint-Christophe, je n'ai pas pu résister à l'envie de prendre en photo ces arbres splendides, ainsi que l'aspect de cette très jolie petite départementale, qui est un régal avec JJ. |
De la D30, une pancarte m'indique la présence d'un menhir tout près. Une minuscule départementale, la D204 que voici, y conduit, et je décide d'aller voir. Le menhir est en pleine nature, et un chemin se dirigeant dans les terres y conduit. Malheureusement, la distance à parcourir n'est pas indiquée. N'en ayant aucune idée, je décide de ne pas m'y engager, faute de temps une fois encore, mais aussi à cause des scribouillards responsables des pancartes, qui n'ont même pas eu l'idée d'indiquer à quelle distance se situe ce monument, information pourtant basique! En fait, il est à 500 mètres, et j'ai trouvé l'information sur ce site. Je reviendrai le voir, ce n'est pas si loin de chez moi... La photo vous montre la vue sur la D204, alors que je retourne vers la D30. Cette région possède de nombreux vestiges préhistoriques. |
Et c'est ainsi que j'arrive à Oradour-sur-Glane, ville frappée d'un horrible événement... J'ai été personnellement très marqué par cette ville, car mes parents sont venus la visiter alors que j'étais encore enfant, et je m'en souviens encore très précisément. |
J'ai donc déjà marché dans ces ruines il y a bien une quarantaine d'années, soit environ une vingtaine d'années après le terrible événement. En cette fin d'après-midi, je n'ai pas le temps d'y retourner, ni non plus l'envie de repenser à ces horreurs. Ce qui me fait le plus mal dans ce genre d'endroit, c'est de lire des pancartes du genre "plus jamais...", et de voir que, partout dans le monde, ça continue et ça continue, encore et encore... Que faire, que dire, pour tous ces malheureux, qui, eux, ont payé le prix fort. Je viens juste, ce soir, il y a à peine une demi-heure, et en écrivant le récit de cette belle journée, de lire un peu l'histoire de l'abbaye de Lesterps, où j'ai malheureusement appris, là aussi, que -et je cite- "Adalbert et ses troupes détruisirent le monastère et plus de 1700 personnes périrent dans un gigantesque incendie à l'intérieur de l'église où ils s'étaient réfugiés". Et Lesterps se situe à peine à 25 km d'Oradour-sur-Glane... |
Une autre photo au zoom de quelques ruines; on aperçoit les restes d'une voiture incendiée lors du terrible massacre. |
Dès la sortie d'Oradour-sur-Glane, je prends sur la droite une petite route départementale pour couper la N141 (Angoulème-Limoges) et contourner Limoges, que je ne veux pas traverser. Ici, un peu avant de traverser la N141. |
Je traverse à nouveau la Vienne ici, à Saint-Victurnien. C'est un superbe tableau. |
Encore un village qui méritait une visite... plus approfondie. |
Un fleuve, une rivière, c'est toujours un élément naturel magique! La Vienne, un beau site découvert sur elle.... |
Cette petite route D3 est un vrai plaisir. Ici, au détour d'un virage, un troupeau de très jolis moutons... |
Vue générale du paysage, les moutons, invisibles ici, sont sur la droite, dans ce champs. C'est superbe. |
Arrivée sur la D10. Je dois continuer sur Aixe-sur-Vienne, mais je tiens d'abord à faire un aller-retour vers le village de Cognac-la-Forêt, qui possède une "lanterne des morts" que je veux voir. Le détour est minuscule. |
Au centre du village, cette longue bâtisse m'a intrigué, surtout le préau surélevé, au fond, au premier étage. |
La voici, cette fameuse lanterne des morts, classée monument historique, dans le cimetière de Cognac la Forêt. |
Elle date du 13ème siècle. |
La chapelle, quant à elle, est du 18ème siècle. |

Et JJ est tout simplement du 21ème siècle... |
Je retourne donc sur mes pas et file vers Aixe-sur-Vienne. C'est une petite ville, avec un feu principal d'une longueur... vraiment trop long! La circulation y est importante, et j'ai de plus bien du mal à trouver ma route, encore une minuscule départementale, la D46, qui mène à la D704 via Beynac, Burniac, Meilhac, Nexon . |
Beynac, tout petit village de moins de 500 habitants, mais une monumentale église... |
Un peu plus loin, paysage près de Burniac. |
La route, au même endroit. J'aime beaucoup ces raccords sur le bitume, quanq ils sont bien réalisés comme ici. On dirait une pièce de tissu écossais, un régal pour les yeux! |
Une superbe vieille "borne Michelin" -Automobile Club du Limousin- à Nexon |
C'est un magnifique paysage champêtre et printanier et bucolique que je découvre en arrivant sur la D704, que j'emprunte pour aller vers Saint-Yriex-la-Perche, que je traverse sans m'arrêter. Je suis en Corrèze, maintenant. L'heure tourne, j'ai encore un bout de chemin à parcourir, et je ne sais pas à quelle heure ferme le camping! |
On aperçoit en arrière-plan les ruines du château de Ségur. |
Une demi-heure plus tard, entre Ayen et Perpézac-le-Blanc. Je poursuis toujours sur de minuscules routes, très agréables en terme de virages et aussi de calme -en matière de circulation-, mais malheureusement avec des portions au bitume très abîmé. Je suis obligé de ralentir très fortement. Il y a un peu de relief, entre 300 et 400 mètres d'altitude. Je ne suis désormais plus très loin de mon objectif, le camping de Lissac-sur-Couze, quelques kilomètres au sud-ouest de Brive-La-Gaillarde, où j'arrive à 20 heures. Malheureusement, le gardien est déjà parti, et la barrière est fermée. Une des campeuses vient me parler, et m'ouvre la barrière avec son pass: super sympa! Ce qui me permet de m'installer. Alors que je recherche un emplacement, un homme me rejoint en courant. C'est JCF, ici avec son épouse, son camping-car et son scooter x9 sur une remorque derrière le camping-car. Il fait partie du groupe x9, et je vais donc monter ma tente près d'eux. Ils sont charmants et vétitablement sympas; je suis invité, alors que leur repas est fini, à venir manger dans leur maison roulante. Je dénigre poliment l'invitation, ayant vraiment grande envie de monter ma tente, et de manger sous ma tente, et de regarder mes premières photos sous ma tente, bref, une envie de me tester en situation voyage... Ce n'est que fort tard que j'éteins la lumière. Cette fois ça y est, je suis vraiment parti. Enfin, presque... |
Page précédente: France
Page suivante: Brive-La-Gaillarde et alentours